La psychoéducation, une discipline pivot dans le champ du soin et de l'éducation spécialisée, a parcouru un chemin remarquable depuis ses premières expérimentations au Québec.
Trois établissements ont joué un rôle crucial dans le développement de cette pratique :
Boscoville (Gilles Gendreau)
Chaque fin de camp d’été pour jeunes délinquants révélait un problème récurrent : les jeunes, une fois rentrés dans leur environnement habituel, retombaient dans des comportements délinquants, soulignant l’impact du milieu sur le comportement. Cette prise de conscience conduit à la création en 1947 d’un « camp » permanent, concrétisé par l’achat d’une ferme. Dans ce centre « Boscoville », Gendreau y développe une pédagogie centrée sur l’identification des besoins et compétences des jeunes, favorisée par une relation éducative fondée sur des activités adaptées et un vécu partagé, illustrant la notion que le milieu peut être structurant ou déstructurant.
Centre d’orientation (Jeannine Guidon)
En 1944, le Centre d’orientation a commencé à offrir des services psychologiques à des enfants surdoués confrontés à des problèmes d’adaptation. Rapidement, il est apparu que les entretiens psychologiques individuels réguliers n’étaient pas suffisamment efficaces pour ces jeunes. Le centre a alors adopté une approche thérapeutique basée sur le groupe et l’intégration du milieu comme élément actif du traitement. Cela comprenait l’organisation d’activités structurées favorisant l’intégration et l’assimilation des stimuli environnementaux par l’enfant. Ce modèle, similaire au rôle d’un diététicien qui équilibre un régime, nécessitait une compréhension approfondie des besoins, désirs, forces, et faiblesses de chaque enfant, et une observation méthodique dans un cadre de vie partagé, affirmant ainsi l’importance de l’expérience collective et de la relation éducative dans le processus thérapeutique.
Val du lac (Abbé Paulhus)
En 1952, l’Institut Val-du-Lac, dirigé par l’abbé Euchariste Paulhus, a commencé à travailler avec des personnes ayant des déficiences mentales. L’institut a développé des approches novatrices qui se distinguaient des méthodes traditionnelles de l’époque. Cette initiative a favorisé des collaborations avec Boscoville et le Centre d’Orientation, et a également été à l’origine de la rencontre et de la collaboration entre Gilles Gendreau et Jeannine Guindon. Val-du-Lac est devenu un lieu de stage clé avec le lancement des programmes de formation en psychoéducation à l’Université de Sherbrooke.
Ces institutions ont non seulement aidé à définir le rôle de la psychoéducation mais ont aussi servi de modèles pour les pratiques contemporaines. En 2000, l’aboutissement de ces efforts et de cette maturation professionnelle a été marqué par la création d’un ordre professionnel, établissant les standards de pratique et d’éthique de la profession.
La psychoéducation continue d’évoluer, s’adaptant aux défis modernes tout en restant fidèle aux principes de ses pionniers, qui ont vu dans la compréhension et l’accompagnement des individus dans leur environnement la clé pour surmonter les difficultés. Créé par l’Union pour l’Enfance en 2013, l’Institut de Psychoéducation est le seul organisme en France à proposer des formations en psychoéducation. L’organisme de formation est certifié QUALIOPI, permettant une prise en charge par les OPCO des coûts de formation, et garantissant la qualité des formations (audit tous les 18 mois).
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